La charte de l’arbre
Parce que nos arbres et nos boisés sont bénéfiques pour la qualité de l’air, pour la qualité de vie et pour le bien-être physique et psychologique de la population, il est essentiel de prendre les mesures nécessaires pour maintenir, accroître et protéger la canopée urbaine. Voilà le but ultime de la Charte de l’arbre.
Cette charte se veut etre un guide des meilleures pratiques inspirées des méthodes employées par les villes qui ont fait leurs preuves en matière de protection des arbres et d’harmonie entre l’arbre et le bâti.
Cette charte est aussi un engagement que nous proposerons aux élus qui souhaitent adopter ces bonnes pratiques pour mieux servir la population de leur commune.
Les huit premiers articles de la charte correspondent à la charte européenne de l’arbre d’agrément rédigée à l’occasion du 2e Congrès Européen d’Arboriculture tenu à Versailles le 29 septembre 1995 et signée alors par les représentants de l’International Society of Arboriculture présents (France, Italie, Espagne, Allemagne-Autriche, Danemark, Angleterre et Irlande, Norvège).
Article 1 L’arbre est un être vivant : il naît, s’épanouit et meurt. Cependant son existence n’est pas à la mesure de l’échelle humaine et peut s’étendre sur plusieurs siècles.
Article 2 L’arbre d’agrément, planté et entretenu dans les aménagements urbains, parcs et jardins, en accompagnement des voies ou du bâti, joue un rôle essentiel dans l’équilibre écologique de la plupart de nos lieux de vie. Il y apporte du bien-être et les embellit. Par ses rôles et son histoire, il se distingue des arbres forestiers, agricoles ou fruitiers, plantés et entretenus à des fins essentiellement utilitaires. Parfois cependant, l’arbre d’agrément, héritier de ces derniers, est aussi le survivant d’usages passés et à ce titre participe à la mémoire du territoire.
Article 3 Les arbres d’agrément, porteurs d’histoires et de symboles, sont les témoins de l’évolution des sociétés humaines. Ils constituent un patrimoine vivant que nous avons reçu, que nous devons maintenir et embellir pour le transmettre. La pérennité de tels patrimoines, tenant compte de la diversité des situations d’ordre écologique ou culturel, ne peut être garantie que par l’élaboration de programmes complets comprenant : – L’information et la consultation de la population, le développement de la recherche et toutes les actions de conception, de gestion, d’entretien et d’enrichissement de ces plantations dans un souci constant de qualité. – Les édiles qui sont les garants de cette pérennité et de la transmission de ce patrimoine doivent encourager l’élaboration de tels programmes à long terme et veiller à leur mise en œuvre.
Article 4 La connaissance scientifique de l’arbre commence à se développer mais demeure embryonnaire. Les progrès de la science en ce domaine nécessitent des moyens techniques, financiers et humains qui doivent être pris en compte par des institutions publiques ou privées, soutenues par les communautés nationales, européennes et internationales.
Article 5 L’arbre d’agrément est soumis à des contraintes spécifiques qui impliquent de lui prodiguer des soins particuliers afin de le maintenir dans un état satisfaisant et d’assurer la sécurité des usagers. L’organisation et la réalisation de ces travaux sont porteurs d’une activité économique créatrice d’emplois et de richesses qu’il y a lieu de soutenir.
Article 6 Les compétences requises pour une gestion dynamique d’un tel patrimoine demandent des formations spécifiques à tous les niveaux de la conception, de la décision et de l’intervention. L’harmonisation de ces informations doit être réalisée au sein de la Communauté Européenne en tenant compte des singularités culturelles.
Article 7 La conduite des arbres relève des pratiques de l’arboriculture ornementale. Une même volonté d’échange et de coopération doit animer les praticiens afin de faire progresser les méthodes et techniques pour atteindre un même niveau de compétence dans tous les pays de la Communauté Européenne.
Article 8 L’information du public doit être soutenue par un constant souci d’éducation aussi bien de l’enfant à l’école que de l’adulte et de la famille en tous lieux. Cette sensibilisation doit permettre aux citoyens de découvrir les arbres et de s’impliquer dans la préservation de ce patrimoine.
Article 9 Un inventaire des arbres de la commune doit être réalisé afin de disposer d’une base de données géoréférencée permettant aux habitants de suivre l’évolution de la canopée au cours du temps. L’idéal étant de disposer d’une carte de la canopée de la ville disponible sur le site internet de la commune.
Le site internet de la ville de Quebec propose aux habitants une carte de l’inventaire des arbres de la ville mise à jour en temps réel.
Article 10 La cible qui doit être visée correspond à une canopée qui couvre 40% de la surface du périmètre d’urbanisation de la commune (hors couronne forestière éventuelle). Cette cible s’appuie sur les recherches de l’organisme de conservation National American Forests qui suggèrent qu’un couvert d’arbres de 40 % dans une ville va permettre de maximiser les bienfaits de la forêt urbaine sur la qualité de vie de la communauté.
Article 11 Les communes doivent savoir s’entourer des meilleures compétences pour le choix des essences, la plantation ainsi que, pour chaque arbre, la prévision d’un volume suffisant pour sa couronne et ses racines lorsqu’il sera devenu adulte : Cela rend les tailles inutiles or un arbre non taillé n’est pas dangereux.
Article 12 Les grands et vieux arbres sont ceux qui apportent les plus grands bienfaits et fixent le plus de carbone, ils ne doivent pas être coupés : Dix jeunes arbres ne les remplaceront pas.